« Le footeux, le nègre et le petit garçon » n’est pas un roman autobiographique. L’idée autobiographique est ici un prétexte à l’envol de l’imagination romanesque. Tout part du poème de Wordsworth « L’arc-en-ciel » où il est dit : « L’enfant est le père de l’homme ». J’ai imaginé deux enfances avec leurs similitudes et leurs différences pour me demander si les notions de destin et de libre arbitre avaient un sens.
Il y avait autre fois en Europe un papillon, l’azuré du serpolet, dont le cycle de vie est complexe. Ce lépidoptère existe toujours, bien que menacé par les pesticides. La femelle pond ses œufs sur une plante hôte, les larves se nourrissent des carpelles des fleurs ; puis, la chenille tombe à terre où elle est recueillie par une fourmi, qui la transporte dans la fourmilière où elle est protégée, nourrie, devient papillon qui sort de la caverne et prend son vol. Les ailes de l’azuré sont bleues, mais si on les regarde sous un angle différent elles sont vif-argent, blanches, ou … Pourtant, il s’agit toujours du même papillon. Destin, libre arbitre, ou …, c’est comme la couleur des ailles de l’azuré du serpolet : le regard fait la couleur.